Un extrait d’un article de The Conversation que vous pouvez consulter au complet en cliquant ICI

Exprimer ses facultés

Le psychanalyste Erich Fromm, dès 1976 dans Avoir ou être, mettait en avant que le « mode être » se caractérise par le fait d’être en activité, d’employer « les pouvoirs humains », d’exprimer ses facultés. Autrement dit, « être » passe par « faire ».

Le bien-être eudémonique découlerait ainsi de l’engagement dans des activités qui mobilisent les compétences et les talents de la personne qui en tire alors à la fois la satisfaction de l’exploitation de ses potentialités et le développement de ses compétences par l’usage.

Le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi est à l’origine d’un vaste ensemble d’études qui se sont attachées à définir les caractéristiques des activités susceptibles de produire un état de « flow », c’est-à-dire un état mental marqué par une absorption de l’individu dans l’activité, générateur d’un sentiment de plénitude, et dont il ressort grandi. L’expérience du flow et des bénéfices sur la structuration du soi peut se vivre dans l’exercice de l’activité professionnelle.

« Mihaly Csikszentmihalyi: Flow, the secret to happiness » (TED, 2008).

De fait, eu égard à l’importance de la part de la vie qui est consacrée au travail et au rôle des identités professionnelles dans la construction et l’image de soi, ce qui se « fait » au travail est essentiel. Mais, plus proche des problématiques de consommation, l’état de flow et, plus généralement le bien-être eudémonique seraient souvent le produit des activités de loisirs.

Comment ne pas être frappé par l’engouement croissant des populations des pays riches pour les activités qui impliquent de « faire » : à l’essor déjà ancien des pratiques sportives et artistiques s’est plus récemment ajouté l’engouement pour le bricolage, le jardinage, la cuisine, la couture, les loisirs créatifs, la création d’objets… Comme si les individus, désorientés face à un monde déboussolé, cherchaient dans le « faire » une forme de consolidation de leur identité, un sentiment d’autonomie, une réponse à leur quête de sens et, bien souvent, des opportunités de lien social authentique fondé sur des centres d’intérêt partagés.

Avec l’Observatoire du faire lancé par l’ObSoCo en 2016, nous avons voulu en savoir plus, à la fois sur le degré et les formes d’engagement des Français dans le « faire » et sur ses effets sur le bien-être. 24 activités de loisirs actifs ont ainsi été passées au crible. Elles partagent de conduire les pratiquants à produire un résultat : un artefact physique (bricolage, jardinage, fabrication/restauration d’objets…), une performance (sports, théâtre, danse…), une « œuvre » (création musicale sur ordinateur, arts graphiques, écriture…)…

Exprimer ses facultés

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